Augustin Brice dessine le Tour pour nous
Âgé de 21 ans, le dessinateur Augustin Brice, étudiant à l’École Émile Cohl, a rejoint la mairie pendant deux mois à l'occasion d'un stage. La commune lui a proposé de créer des visuels sur le Tour de France Femmes avec Zwift à la mode praline avec notamment une belle affiche qui devrait plaire au public ! Échange avec Augustin.
Un stage à la mairie de Praz-sur-Arly
« Avant ce stage, je me posais beaucoup de questions sur la relation entre les commanditaires et les artistes. J’avais envie de comprendre concrètement comment se déroule une commande graphique, de la conception à la livraison finale. C’est cette curiosité qui m’a motivé à postuler. Je voulais aussi voir comment les exigences du milieu professionnel se comparent à celles que l’on rencontre à l’école, notamment en termes de rythme de travail et d’adaptation aux demandes des clients. »
Des alternatives
« Au départ, j’ai cherché un stage en concept art dans le milieu du jeu vidéo, mais avec la crise que traverse le secteur depuis deux ans, c’est très difficile de trouver un studio prêt à accueillir des stagiaires. J’ai insisté pendant un bon moment, mais je n’ai obtenu que des réponses négatives. Ce n’est que vers la fin de mes recherches que j’ai finalement trouvé une alternative intéressante : une mission à la mairie de Praz-sur-Arly. C’était différent de ce que j’avais envisagé au départ, mais l’expérience s’est révélée enrichissante. »
Des missions plaisantes
« Contribuer à un événement aussi grandiose que le Tour de France féminin a été enrichissant. En tant qu’artiste, c’est très gratifiant de voir son travail affiché dans les rues et de savoir qu’il participe à la mise en valeur d’un moment aussi important. Je n’aurais pas pu espérer mieux pour ce stage, et je suis vraiment très reconnaissant pour cette opportunité. Merci encore ! »
Des difficultés surmontées
« La principale difficulté était la gestion des délais. En tant que collectivité publique, la mairie suit un processus de validation incluant de nombreux acteurs (élus et agents de la mairie ainsi que de l'office de tourisme), ce qui allonge le planning. J’ai donc appris à anticiper ces contraintes et à rester flexible face aux demandes de modifications parfois tardives.
Un autre défi a été de travailler sur des formats beaucoup plus grands que ce dont j’avais l’habitude, dépassant parfois les cinq mètres. J’ai donc appris à gérer des fichiers lourds, ce qui m’a forcé à optimiser mon processus de travail et à adapter mon utilisation des logiciels. J’ai aussi dû prendre en compte les contraintes techniques liées à l’impression de grand format et aux matériaux utilisés pour la pose, des aspects qui étaient jusque-là assez abstraits pour moi. »
Des visuels dont il peut être fier !
« Les retours que m’ont donné l’équipe avec qui j’ai travaillé et mon entourage ont été très positifs. Cela me conforte dans l’idée que j’ai su répondre aux attentes et respecter le cahier des charges qui m’a été donné. Voir mon travail apprécié et validé pour un événement d’une telle envergure est une vraie satisfaction. Alors oui, je peux dire que je suis fier de ce que j’ai accompli. »
Un style apprécié
« Pour réaliser les visuels, je me suis inspiré de ce qui avait déjà été fait pour la commune, tout en intégrant mes propres sensibilités graphiques. Je leur ai donné un style rétro-moderniste, un mélange entre des influences vintage et une esthétique moderne. »
Des thématiques inspirantes
« J’aime beaucoup le sport, et ayant fait pas mal de vélo, j’ai trouvé intéressant de contribuer à un projet lié au Tour de France. C’est réjouissant de voir la popularité du Tour de France Femmes croître, et d’apporter ma pierre à l’édifice avec un visuel. C’est une belle opportunité.
Je n’ai pas encore de « thématiques phares » à proprement parler. Ce qui m’intéresse le plus, c’est de pouvoir raconter des histoires et transmettre des émotions à travers mes projets, que ce soit en concept art ou en peinture. Je suis encore en pleine exploration de mon style et de mes inspirations, et je pense que j’ai encore du temps pour peaufiner tout ça. »
Une passion pour l’illustration
« J’ai toujours aimé dessiner. J’étais de ces gamins qui griffonnaient dans les marges de leurs cahiers pendant les cours. J’adorais aussi lire des BD et essayer de reproduire les dessins que je voyais. Mais bizarrement, l’idée d’en faire mon métier ne m’est venue que vers la fin du lycée. »
Une autre pour l’aviation
« Quand j'étais petit, j'étais fasciné par les avions et je voulais m'engager dans l'armée pour devenir pilote, comme mon père et mon grand-père. Leurs histoires, heureuses ou tristes, ont fait grandir ma passion pour l'aviation et ont participé au profond respect que j'ai pour ceux qui servent sous le drapeau.
Malheureusement, un accident a fait que je n'ai pas pu poursuivre cette voie. C'est donc ma deuxième passion, le dessin et la peinture, qui m’ont donné de nouvelles ailes. »
Une vie à l’École Émile Cohl enrichissante, qui prépare à la vie active
« Cela fait maintenant trois ans que je suis entré à l’École Émile Cohl pour suivre la formation de dessinateur praticien. J'ai hâte de faire mes preuves à la sortie et de me lancer pleinement dans la vie active !
La formation n’est pas toujours facile ; il y a des hauts et des bas, et il y a généralement beaucoup de travail. Mais cela fait partie du processus et nous prépare à la suite. C'est un véritable défi, mais aussi une manière de nous armer pour ce qui vient après.
On produit tous les jours et j’ai côtoyé de bons professeurs dans cet établissement, ce qui fait énormément progresser. J’y ai également découvert la peinture, qui est aujourd’hui une grande passion pour moi. »
Un avenir plein de promesses
« Les débuts de ma vie active m'amèneront forcément à être ouvert à tous types de missions, que ce soit pour des événements, des livres, des logos à créer ou d'autres projets d'illustrations. Je dois être prêt à explorer différents domaines pour commencer.
Le jeu vidéo me passionne toujours autant, mais c’est un secteur qui traverse une grosse crise en ce moment, et qui ne fait franchement pas rêver pour de jeunes artistes comme moi… Du moins, pas pour l'instant. C’est donc une voie que je mets en suspens pour le moment.
Mais ultimement, j’aimerais pouvoir travailler avec une galerie, produire des peintures qui ont beaucoup de sens pour moi. Ce serait un moyen de raconter tout ce qui me tient à cœur à travers mon travail et, je l'espère, pouvoir trouver des personnes avec qui résonner. »
Découvrez l’univers d’Augustin à travers les deux portfolios téléchargeables ci-dessous et le compte Instagram « august1_brice ».