Face à l'épidémie de DNC, attention à ne pas déplacer avec vous les insectes piqueurs

25.07.2025
Yann Jaccaz

À Praz, les déplacements d'animaux interdits à partir du 26 juillet

Face à l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans la région, des mesures complémentaires ont été prises à Praz-sur-Arly pour préserver les troupeaux. Chacun peut lutter contre la propagation de cette maladie (dangereuse seulement pour les bovins) en adoptant des gestes simples car les vecteurs sont les insectes piqueurs, que vous pouvez emmener avec vous sans prendre garde, dans votre véhicule.

Cette maladie fait son apparition dans les Pays de Savoie depuis un mois et s'étend progressivement. Des mesures radicales et une campagne de vaccination ont été adoptées par les services de l'État pour l’endiguer. 
Plus d'informations sur la maladie et l'épidémie sur le site de la Préfecture : https://urlr.me/3nPyXM.

Pour l'heure, si une bête malade est détectée dans une exploitation, tout le troupeau est abattu. « Cet acte est humainement insoutenable et traumatisant pour les éleveurs concernés, mais aussi pour les autres qui vivent dans l'angoisse et qui ont de la peine pour leurs collègues » explique Yann Jaccaz, maire de Praz-sur-Arly, qui a décidé de prendre un arrêté restreignant encore plus les déplacements d'animaux que l'arrêté préfectoral.

« En effet, si aucun cas n'a été détecté à Praz, la maladie s'étend vite. Nous sommes en zone de protection de la maladie. Un foyer a en plus été déclaré aux Saisies cette semaine. Nos pensées vont aux jeunes éleveurs concernés, qui vont voir leurs bêtes abattues demain. À l'heure actuelle, les préfectures interdisent les déplacements de bovins. Pour les autres espèces, des mesures de désinfection et de nettoyage sont demandées. Notre syndicat agricole local estime que ce n'est pas suffisant. J'ai donc pris un arrêté ce jour, qui entrera en vigueur à minuit, pour interdire les mouvements intercommunaux ou les rassemblements d'autres espèces animales susceptibles d'attirer et donc de véhiculer les insectes vecteurs de la maladie » (taons, mouches piqueuses, moustiques...).

À compter du 26 juillet 2025 et pour une durée d’un mois, le déplacement d'animaux domestiques équins, bovins, ovins et caprins venant d'autres communes est interdit sur le territoire de la commune de Praz-sur-Arly, à l'exception des troupeaux dont l'unité pastorale peut se trouver en continuité entre le territoire communal et celui d'une commune attenante.

Les rassemblements d'animaux provenant d'exploitations différentes sont interdits, a fortiori toutes foires ou événements rassemblant des animaux domestiques.

Des dérogations exceptionnelles peuvent être accordées par la mairie, uniquement pour des motifs sanitaires, vétérinaires ou d'urgence, sur demande écrite et motivée.

La commune étant située sur un axe routier majeur, les animaux en transit ne sont pas concernés mais il est interdit aux engins les déplaçant de stationner dans le village.
L'arrêté tient aussi compte des éleveurs dont les alpages sont en continuité entre Praz et des communes limitrophes, afin qu'ils puissent bien venir pâturer sur Praz et ne pas mettre en difficulté leur exploitation.

Et comme les insectes sont des vecteurs, nous invitons le grand public à adopter ces gestes simples lors de leurs balades ou déplacements :

  • Fermez les vitres de votre véhicule et assurez-vous, lorsque vous partez, qu'aucun insecte volant ne se trouve dans l'habitacle pour ne pas le déplacer avec vous.
  • Ne vous approchez pas des troupeaux et ne rentrez pas dans les exploitations.

La maladie ne touche que les bovins. L'être humain n'est donc soumis à aucun risque même s'il est piqué, et les produits issus de l'agriculture peuvent être consommés sans danger. Mais il faut penser aux vaches, à leurs éleveurs et à l'avenir de nos troupeaux et de nos alpages. Soyons vigilants tous ensembles et adoptons les bons gestes.

« La vaccination ayant été lancée par l'État, nous espérons qu'elle permettra de stopper rapidement la propagation de cette terrible maladie, et que les mesures d'abattage seront aussi revues dès que possible. Pour le moins, nos éleveurs seraient rassurés d'avoir la garantie que toute bête ayant été vaccinée depuis plus de 21 jours ne soit pas abattue en cas de détection d’un cas de DNC dans l’exploitation » conclut Yann Jaccaz.