Route du plan de l'Aar : sonder le sol pour réaliser un ouvrage de soutènement durable
Le chemin du Plan de l'Are est en travaux en raison d'effondrements de terrain. L'accès aux véhicules est provisoirement interdit. Il est vivement déconseillé aux piétons et au vététistes jusqu'à la mi-juillet. Le mardi 1er juin, la mairie, l’ONF, Dimensions.exe* et Mont-Blanc Matériaux sont allés sur le terrain pour sonder le sol et déterminer si l’assise est suffisamment bonne pour réaliser des caissons en bois et soutenir une partie de la route du plan de l’Aar. La mairie vous explique.
Route fermée provisoirement
Le chemin aurait dû rouvrir début juillet, mais la météo - souvent pluvieuse - a généré des retards. Le chemin devrait rouvrir aux véhicules le 16 juillet, ou le 23 en cas de météo très défavorable. Les travaux ont lieu entre Bonne Fontaine et le Plan de l'Are. Nous conseillons aux piétons d'accéder au Plan de l'Are par les Charmots ou par Bonne Fontaine et la Tête du Torraz . Les vététistes peuvent accéder au Plan de l'Are via le Gateau et la Tête du Torraz (avec des crêtes aux parties raides et sportives).
La nature des travaux
Sur la route du plan de l’Aar, deux zones sont sujettes à l’effondrement en raison de l’érosion naturelle des sols. Pour y remédier et sécuriser la circulation des engins agricoles, des randonneurs et autres usagers à ces niveaux, la mairie et l’ONF ont décidé de réaliser deux caissons en bois de 20 m de long chacun.
Mis bout à bout, ces caissons consolideront le talus. Ils ressembleront à ceci ou cela une fois finis, et seront construits de la manière suivante : des rondins de 20 à 25 cm de diamètre seront empilés en croix à une distance régulière sur une surface inclinée jusqu’à l’obtention d’une construction en forme de caisson de la hauteur souhaitée. Pour une meilleure fixation, des rondins seront plantés dans le talus et les caissons seront remplis de terre, de pierres, puis recouverts de végétaux adaptés.
Marine Cazy, ingénieure travaux RTM* chez l’ONF, précise : « Le mélèze est le bois solide le plus adapté à ce type d’ouvrage. Mais il y en a peu ici. Pour en obtenir, il faudrait se fournir dans les Alpes du Sud, ce qui représenterait un coût. » La société Mont-Blanc Matériaux utilisera donc de l’épicéa prélevé sur place, une essence locale qui assurera une durabilité de 25 ans à l’ouvrage ainsi qu’une belle insertion paysagère.
Mais avant de se lancer dans la réalisation de l’ouvrage…
… les parties prenantes du chantier ont tenu à sonder, à vérifier la solidité du sol. Les sociétés Dimensions.exe et Mont-Blanc Matériaux ont donc creusé un fossé de 2 m 50 à 3 m de profondeur à une dizaine de mètres sous la route, dans chaque zone, à l’aide d’une pelle araignée, et analysé la composition du sol.
Dans ce sol, elles ont découvert de la terre végétale et, plus en profondeur, de la moraine (un produit résultant de l’altération du schiste). « Cette composition n’étant pas très bonne, explique Nicolas Caribotti, géotechnicien chez Dimensions.exe, je vous propose de mettre des barrettes traversantes en béton ou en matériau drainant, type gravier 40/80. » Une proposition en cours de discussion, au même titre que le positionnement exact des caissons ou les modalités du terrassement (passage de la pelle mécanique, arbres à couper…)
Le coût du chantier
Estimé à 177 095 €, le chantier est subventionné à hauteur de 60 % par le département de la Haute-Savoie. Il comprend l’aménagement des caissons (expliqué ci-dessus), mais aussi l’élargissement de la route sur certaines parties.
* Dimensions.exe : bureau d’étude géotechnique d’exécution
* RTM : restauration des terrains de montagne