Vote en faveur d'une nouvelle gendarmerie
Le débat courait depuis 2005 concernant la construction en intercommunalité d’une nouvelle gendarmerie à Megève. Les élus pralins en ont validé le principe en Conseil municipal lundi dernier. Megève, Demi-Quartier et Combloux se prononceront dans les semaines à venir.
C’est une histoire qui durait depuis longtemps. Le Sivom du Jaillet débattait, en effet, depuis 2005 de l’opportunité d’acquérir la compétence pour la construction et l’entretien de bâtiments destinés à la Gendarmerie Nationale. Les bâtiments actuels, situés près de la gare routière de Megève, ayant bien vieilli, État et collectivités locales s’interrogeaient sur les travaux à entreprendre. Fallait-il rénover l’actuelle ou en construire une nouvelle ailleurs ?
C’est finalement la seconde solution qui a été approuvée lors du conseil syndical du Sivom du Jaillet le 16 décembre dernier, validant dans le même temps la modification des statuts du Sivom pour que celui-ci acquière la fameuse compétence permettant de lancer ces travaux. C’est cette modification des statuts qui devait être approuvée lundi par le Conseil municipal de Praz-sur-Arly. Les élus des quatre communes sont, en effet, appelés à se prononcer sur la décision du Sivom. Les Pralins étaient donc les premiers à le faire. Un signe de plus du rôle actif joué par la commune depuis quelques mois ?
Pour le maire de Praz, Yann Jaccaz, « il fallait que les choses se décantent. Nous avions validé le principe de participer financièrement à cette opération depuis l’an dernier, même si nous répétons, une fois encore, que ce type d’investissement devrait être de la seule responsabilité de l’État et non des collectivités locales. De la même manière, j’avais défendu le principe de construction d’une nouvelle gendarmerie plutôt que la rénovation de l’actuelle. Deux raisons à cela : proposer de meilleures conditions de travail pour les gendarmes et permettre à Megève de récupérer les lieux de l’actuelle gendarmerie, qui lui appartiennent. Nous savons que Sylviane Grosset-Janin et son équipe souhaitent y réaliser de nouveaux projets, sans doute sportifs. Il fallait se montrer solidaires d’autant que Megève a proposé de mettre à disposition un terrain lui appartenant aux Retornes (juste avant Demi-Quartier) dans le cadre d’un bail emphytéotique de 50 ans à l’euro symbolique ».
Solidaires, oui, mais pas à n’importe quel prix. « Il paraissait logique de demander à la commune de Megève de participer un peu plus que les trois autres communes. Avoir la gendarmerie sur son territoire représente plusieurs avantages. Outre les taxes perçues, c’est la garantie d’une intervention rapide des forces de l’ordre en cas de besoin, mais aussi la présence de familles supplémentaires dans la commune », expliquait Yann Jaccaz. Ainsi a-t-il défendu le principe d’une participation de Megève à hauteur de 10 % des travaux, les 90 % restant étant répartis classiquement à la population DGF entre les quatre communes. Restait un point de blocage, la prise en charge des coûts de voirie et réseaux, estimés à 300 000 € HT. Finalement, les maires de Praz-sur-Arly et de Combloux ont tendu la main vers leurs voisins pour proposer une prise en charge par le Sivom de 200 000 €, le delta étant réparti entre Demi-Quartier et Megève, toutes deux concernées directement par ces travaux. « A la base, c’était la répartition inverse. Mais nous avons appris que la construction serait exonérée de taxe locale d’équipement. Dès lors, nous ne pouvions pas demander à nos voisines d’en supporter tout le coût. »
C’est sur cet accord que s’est conclu le dernier conseil syndical du Sivom, donnant lieu à une validation par les élus de Praz-sur-Arly ce 21 décembre à l’unanimité. Il reste aux trois autres communes à se prononcer pour pouvoir, ensuite, se lancer dans la phase concrète de ce projet.
L’investissement global de la construction du nouveau complexe de gendarmerie est évalué à environ 3 millions d’euros TTC* (auxquels il faudra peut être ajouter la construction de logements pour les renforts saisonniers). L’État devrait verser une subvention d’environ 330 000 € puis paiera un loyer annuel pour l’occupation des bâtiments. Cela ne compense toutefois pas l’investissement, les loyers et subventions étant calculés selon des barèmes nationaux qui ne tiennent pas compte du coût du foncier et du bâtiment au niveau local.
Sur ces bases, le coût des annuités, pour la commune de Praz-sur-Arly (qui représente 14 % environ de la participation aux finances du Sivom), serait d’environ 7 000 € la première année, pour descendre à seulement 263 € en année 18. Le solde serait ensuite bénéficiaire. Cela ne tient toutefois pas compte des charges d’entretien des bâtiments.
* La rénovation des deux bâtiments actuels était, elle, estimée à environ 2 millions d’euros TTC.